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Interview d'un terreau-riste. Guerilla gardening.

Le 04/02/13 par Vincent.F

La Guerilla Gardening, en avez-vous déjà entendu parler ? Surement il y a peu, à la lecture d’un article paru sur consommerdurable (cf bas de page)…

Des individus armés de bombes à graines ou plus simplement assurant la médiation avec les riverains et organisant des potagers collaboratifs par exemple, oeuvrent pour redonner une place de choix à la végétation, aux écosystèmes, même minuscules, en ville.

Interview réalisée par téléphone avec  Gabe, qui gère le collectif informel de Guerilla Gardening, principalement dans la région parisienne.

Quelle forme avez-vous choisi pour fonctionner ?

« Ce n’est pas une association. La forme juridique serait plus proche du collectif informel. C’est un mouvement, notre rôle est de parvenir à motiver les troupes et à mettre en relation les gens souhaitant agir.

Etes-vous les seuls à être ainsi organisé en collectif en France ? Est ce nécessaire pour agir ?

Non, c’est vrai que c’est surtout à Paris que le mouvement est actif, mais des actions ont également lieu à Bordeaux, Lyon, dans les grandes villes surtout. Des fois, on entend parler de cas plus isolés, d’une personne qui a planté, avec sa fille, des semis bios au bord des chemins, afin de protester contre les cultures bourrées de pesticides.

 

1975, Lower East Side, Manhattan. Le Jardin d'Eden de l'environnementaliste Adam Purple. Un pionnier.

Comment sont perçues vos actions ?

En général, plutôt bien. Il n’y a pas de détérioration des bâtiments ou des matériaux par nos actions. Même le lierre, qui peut avoir une réputation de destructeur de murs, n’endommage pas les structures, ou alors, c’est très superficiel.

Il peut y avoir des retours négatifs, précise Gabe. Par exemple, au pied d’un immeuble, l’espace est considéré par les habitants comme état plus privé que public. Ils peuvent voir d’un mauvais oeil nos interventions « chez eux ». Cependant, après la première prise de contact, on avise : la discussion est ouverte et les habitants finissent par être satisfaits. On peut changer les plantes en fonction des souhaits des habitants, on essaie aussi de les faire participer, comme c’est le cas avec les jardins communautaires.

Quelle est la portée de ces semis ? Reste-t-il des traces de vos passages ?

Les semis annuels restent le temps de la saison. Nous faisons en sorte que ça dure longtemps, mais tout dépend de ce que l’on plantera.

La France serait en retard sur la végétalisation des paysages urbains.

 

Quelles sont les relations avec la municipalité qui a une politique de gestion des espaces verts ?

Des rencontres sont souvent organisées avec les employés municipaux, nous discutons alors de la façon de prendre en compte les besoins et envies de chacun. Le problème est principalement un manque de spontanéité dans cette façon de faire « organisée ».

On essaie un maximum de se réapproprier l’espace public mais finalement, avec les mairie c’est compliqué. Il y a un décalage d’intention car la mairie, liée à la préfecture, empêche une réelle liberté d’action. Elle reprend politiquement ces actes, ce qui n’est pas du tout l’objectif du mouvement qui essaie d’éviter ça, de rester apolitique. »

Autre cheval de bataille des guerilleros : l'aberration des surfaces jardinières dédiées uniquement à la pelouse, alors qu'il serait plus profitable pour l'homme comme pour les écosystèmes, d'y faire pousser un potager...

… Si durant l’hiver les activités ont été misent en veille forcée, le redoux et l’arrivée prochaine du printemps va remotiver les troupes. Pour vous tenir au courant de l’actualité de Guerilla Gardening en Ile de France comme ailleurs en France, rendez-vous sur le site !

Merci à Gabe/Gaby/Gabeu pour son temps et sa convivialité ! Si vous aussi vous agissez d’une façon pouvant s’apparenter à la guerilla gardening, votre témoignage est très recherché !

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