Consommer Durable

Tourisme illégal, mais responsable

Billet écrit par Jean-François Perreault sur www.ekimondo.com

Le tourisme traditionnel avec ses sentiers balisés et ses exécrables boutiques de souvenirs vous ennuie profondément? Deux solutions soffrent à vous : camper à la maison ou vous adonner à lexploration urbaine, la dernière frontière

Lexploration urbaine, quon appelle aussi « urbex », na rien à voir avec les activités de mon confrère Dominic Arpin!

Il s’agit plutôt d’une forme de tourisme « extrême » qui pousse ses adeptes à fouiner dans nos espaces laissés à labandon : hôpitaux désaffectés, châteaux en pleine décrépitude, parcs dattractions désertés, égouts oubliés Rien néchappe à la soif de découverte de nos explorateurs!

«Trop de gens croient que les seules choses à voir dans nos villes sont les attractions propres et sécuritaires qui exigent des frais dadmission. Pas étonnant que les touristes soient écoeurés après leur passage dans les boutiques souvenirs», explique Ninjalicious dans son fanzine, Infiltration. Ce jeune auteur canadien, aujourdhui décédé, est linventeur du terme exploration urbaine. Il a même écrit un livre à ce sujet: Access All Area.

Puisquil nexiste plus aucun lieu intouché par lhomme, pourquoi ne pas visiter ceux que lhomme ne fréquente tout simplement plus? Cest lidée de ce loisir, une forme darchéologie contemporaine.

À la différence d’Indiana Jones, nul besoin de trimballer son fouet et son pistolet pour sadonner à lurbex; un bon appareil photo suffit pour documenter ces espaces figés dans le temps. Dailleurs, des communautés entières se sont forgées sur le Web pour partager leurs découvertes et leurs clichés, comme Forbidden-places.net (Un gros merci à Sylvain Margaine pour les deux premières images dans ce billet!). Cest justement l’une des principales motivations de leurs membres pour qui ces photos constituent leurs trophées en quelque sorte. Même des Montréalais se servent du Net pour nous faire découvrir lautre Montréal souterrain.

Et la philosophie Urbex n’est pas très loin des principes du voyage responsable: les vrais de vrais ne forcent pas les serrures, nendommagent pas les espaces qu’ils explorent et ne rapportent rien de leur expédition, sinon des photos hors du commun et des souvenirs impérissables.

Moi-même, je me suis laissé tenter à Dubrovnik, en Croatie, il y a quelques années

Cétait les vestiges d’un ancien hôtel de luxe, bombardé par lartillerie serbe

Aujourdhui, le Libertas n’est plus à lagonie. Dieu merci, des hommes daffaires lont fait renaître de ses cendres. Cependant, en pénétrant dans ses murs, troués par les balles et achevés par le temps, jy ai vécu des émotions quaucune carte de crédit ne saura me procurer!

Et vous, que pensez-vous de cette nouvelle forme de tourisme?