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Selon l’Inra, le bisphénol A a un impact même à des doses 10 fois inférieures aux doses journalières admissibles

Le Bisphénol A est très utilisé dans la fabrication industrielle des récipients en plastique en polycarbonate (biberons….). On le retrouve également dans les résines des revêtements intérieurs de boîtes de conserve pour aliments ou canettes de boissons. Le Bisphénol A ( BPA ) est considéré comme un contaminant alimentaire, il est capable de s’extraire de ces plastiques et résines, spontanément à très faibles doses, et plus largement lorsque ces derniers sont chauffés.

Le Bisphénol A est détecté dans les urines, le sang et le liquide amniotique d’une grande majorité de la population européenne. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) ont à ce propos défini une dose journalière acceptable (« DJA ») de 0,05 milligramme/kg de poids corporel.

Cette dose seuil a notamment été retenue car cette molécule est toxique pour la reproduction et le développement chez l’animal de laboratoire. En effet, le BPA est capable de se lier aux récepteurs des œstrogènes, les hormones sexuelles féminines, et de mimer leur action dans l’organisme. A ce jour, toutes les études menées pour évaluer ses effets dans le corps humain ont principalement concerné la fonction de reproduction et le développement du cerveau.

Pour la première fois, les chercheurs du laboratoire « Neurogastroentérologie et nutrition » de l’INRA de Toulouse se sont intéressés aux effets du BPA sur l’intestin, premier organe au contact des contaminants ingéré et ont démontré l’effet du BPA sur l’intestin dès une dose dix fois inférieure à la dose journalière admissible pourtant considérée comme très sécuritaire pour l’homme.

Ils ont constaté que :

Les chercheurs ont émis l’hypothèse que l’exposition pré- et post-natale au BPA pourrait freiner le développement des défenses immunitaires intestinales, altérant ainsi leur capacité à reconnaître plus tard des substances potentiellement nocives pour l’organisme.

Ces travaux illustrent la très grande sensibilité de l’intestin au Bisphénol A et ouvrent de nouvelles voies de recherches sur la caractérisation et l’évaluation des effets des perturbateurs endocriniens d’origine alimentaire. Ils pourront contribuer à l’évaluation des risques et à la définition de nouveaux seuils acceptables d’exposition pour ces molécules.

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