Depuis près de 3 mois, j’ai décidé de ne plus consommer d’huile de palme.
J’avais lu quelques articles qui mettaient en avant la culture industrielle de palmiers à huile en Asie du sud est. Celle-ci entrainerait de la déforestation et des disparations d’espèces. Si la culture existe, il y a une demande. J’ai donc décidé de ne plus en faire la demande. En prenant à témoin la communauté internet, je me suis lancé dans l’aventure. Une bonne façon pour moi d’approfondir le sujet et de partager mes découvertes.
Suivre la piste brouillée de l’huile de palme :
La première des question est donc de se dire : ou en trouve-t-on ? Eh bien cette question anodine est en faite la pierre angulaire de mon aventure. Je pense huile de palme, je pense alimentation. J’ai donc cherché la mention « huile de palme » sur les étiquettes. Je me suis dis, là ça vas être super facile. Deux trois marques de gâteau en moins et puis voila. Mais en approfondissant mes recherches, je me suis rendu compte que la mention « huile végétale » cache aussi souvent la palme. Mince alors ! je refais le tour de mes produits, et la liste s’allonge.
Pain de mie, biscottes, biscuits salé et sucrés, pâte à tartiner, et même les raisins secs ! Heureusement certaines marques sont sans huile végétale ou mentionnent le colza par exemple.
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Alors je fais des recherches sur les dérivés de la palme. Dans les cosmétiques 50 noms peuvent faire partie de la liste. Comment un citoyen lambda peut savoir que le myristate d’ispropyl est issu de la palme ? Combien de personnes veulent éviter la palme et en consomment sans s’en rendre compte ? La ma liste devient pléthorique :
Gels douches (lauryl sylfate sodium), shampoings, dentifrices, crèmes, mousse à raser, produits d’entretien ! Je remplace tout ça par le savon d’Alep, le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude ! ah oui, le savon de Marseille est aussi souvent palmé.
Puis je découvre que la palme est aussi donnée au bétail : tout produit animalier est susceptible d’avoir été engraissé à la palme ou au tourteau de palme. Je découvre aussi que dans les produits bio, la palme est tout aussi présente qu’ailleurs. Dans les produits d’entretiens écologiques, les principes actifs sont les mêmes que dans les non écologiques. Eux aussi issus de la palme industrielle ! Oui écologique veut dire souvent biodégradable. Pas plus.
La palme du non-respect de l’environnement :
Je découvre l’autre face de la palme. Il n’y a pas seulement l’orang-outan qui est en voie d’extinction à Bornéo : les cultures de palme font baisser la biodiversité de plus de 80%. Elles émettent des tonnes de CO2 (via divers mécanismes) et des populations locales sont chassées de leur terres, les ouvriers agricoles, maltraités.
Malgré son omniprésence j’arrive à ne plus en consommer. Je lis les étiquettes et je trouve souvent un produit sans palme pour en remplacer un avec. J’achète simple et local, je fais moi-même. Mais je ne suis peut-être pas encore au bout de mes surprises, demain je trouverai peut-être encore d’autres dérivés, d’autres produits. Je me paye même le luxe de ne pas consommer, pire : je ne remplace pas l’huile de palme par l’huile de soja (déforestation asiatique vs déforestation sud américaine) . Cette aventure en cours me permet de remettre en question notre société et notre impact. Je dois réapprendre à laisser de côté le facile et le tout prêt. Je dois réapprendre à déchiffrer. A ce titre j’ai alors fait un petit guide pour aider les autres à éviter la palme. Mais aussitôt sorti, ma liste s’allonge encore !
Peut-être qu’un jour, un autre citoyen mettra en avant un autre problème et les solutions qu’il trouve.
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