Consommer Durable

Démocratie participative et éco-quartier : la main gagnante

Un éco-quartier tel que celui des Bois-Blancs est une parcelle urbaine inscrite dans un objectif de développement durable. Construction de logement HQE, recours aux énergies renouvelables, optimisation de la gestion des déplacements et de la place de l’écosystème sont autant de critères positifs sur lesquels travaille la municipalité. Le facteur humain se doit d’être pris en compte par l’assurance d’un recours à la participation des habitants dans le processus de développement et la cohésion du quartier face à ces objectifs.

La mixité socio-économique, générationnelle et sociale est une composante à part entière du projet éco-quartier. Il est en effet important de considérer d’une part que l’identité d’un quartier est profondément liée à celles de ses habitants, et que la concertation locale et l’implication des citoyens ne peut être que moteur d’une dynamique de changement d’un territoire.

A l'arrière plan le chantier en progression


Thibault, la trentaine, cadre dans une agence de communication, s’est installé en famille dans le quartier des Bois-Blancs à Lille il y a 5 ans.

Témoin de la mutation, Thibault nous livre son témoignage. Récit inspiré de propos recueillis par téléphone le 16 décembre 2011.

L’éco-quartier, un pari sur la cohésion sociale localisée :

Ce quartier en mouvement fait depuis 2008 l’objet d’un plan de transformation en éco-quartier. Après avoir constaté ses modifications physiques, telles que la construction de logement HQE, la gestion optimisée de l’usage des énergies et ressources naturelles, ou la valorisation de l’écosystème local, je m’interrogeais sur la réalité de l’implication de la société civile dans ce projet.

Lorsqu’il s’est décidé à s’installer dans ce quartier, les proches de Thibault lui confiaient leur scepticisme. Bois-Blancs a longtemps souffert d’une image de quartier défavorisé à Lille. Pas ou peu de rayonnement culturel, professionnel ou social… Un ancien quartier ouvrier détenteur pourtant d’un potentiel hors normes : la présence de l’eau, un tissu associatif fort, un côté « village en ville », dû peut-être à l’isolement relatif du quartier par rapport au centre ville… Les bras de la Deule balisent le quartier de part et d’autre.

L’eau, qui à été à l’origine de l’implantation de teintureries et de filatures au 20ème siècle, guide aujourd’hui la nouvelle orientation physique et sociale du quartier.

L’ancienne filature Le Blan-Lafon a été réhabilitée en centre professionnel dédié aux nouvelles technologies. Ce projet est au coeur de la transformation du quartier qui se présentait ainsi comme un chantier à fort potentiel. (cf article : Les écos-quartiers, coins de ville durables).

Aujourd’hui, alors que les travaux vont bon train, Thibault constate l’avancée du projet et ce qu’il reste à  faire.

 

> La suite : le défi démographique de l’éco-quartier

Le défi démographique majeur d’un éco-quartier :

la conservation de la mixité sociale forte, et le développement économique annexe au pôle des nouvelles technologies Euratech. En effet, si l’implantation d’Euratechnologies à été synonyme de retour à l’emploi, elle a également été la figure de proue du renouvellement en marche au sein des Bois-Blancs. Il ne faudrait pas s’arrêter là.

Pour le moment, la quasi-totalité des commerces (petite surface, brasseries, boulangeries…) se concentre sur l’artère principale du quartier, hélas un peu périphérique et éloignée du « vieux Bois-Blancs ». Le quartier est scindé en deux : d’un côté l’ancien et de l’autre le nouveau. L’articulation, le lien, social, économique, et environnemental, doit être garanti. Un accompagnement citoyen est nécessaire pour s’assurer que la population souhaite prendre part activement aux changements en cours et à venir.La démocratie participative prend ici tout son sens.

La mixité sociale et générationnelle des Bois-Blancs est une richesse indéniable. Il faut la conserver. La future population habitant les logements HQE dont la construction arrive à son terme devra être garante de cette identité plurielle. Les anciens logements voisins devront être rénovés en fonction de ces attributs environnementaux et architecturaux.

La participation des habitants au processus de discussion et de validation des étapes du projet représente un des piliers du succès de l’initiative. Il faut les fédérer autour de ses axes.

Le temps de la concertation

Développer le tissu commercial interne du quartier:

Les projets sont multiples sur le papier : installation d’un marché bio, ouvertures de commerces au coeur du quartier, restaurants, lieux de vie nocturne, etc. Tout ce qui est nécessaire pour contribuer à la rencontre des habitants, et à l’ouverture du quartier sur la grande ville.

Rendre Bois-Blancs attractif auprès des quartiers voisins, et non rester quasi anonyme alors que la mutation est en marche. Autant faire en sorte que le succès soit total.

Cela prendra du temps mais autant que tout le quartier soit bénéficiaire de ces transformations. Cela apportera d’ailleurs la réponse aux critiques qui brandissent l’épouvantail de la gesticulation anecdotique au coeur d’un modèle dominant  et potentiellement inébranlable : le développement urbain débridé sans considération intrinsèquement humaine et environnementale  Le principal est de commencer à agir, le résultat sur la qualité de vie des concitoyens s’en fera ressentir forcément.

Epilogue :

Pour approfondir la thématique de l’éco-quartier,ci dessous, une vidéo présentant l’avancée des travaux sur un autre éco-chantier : celui de l’Union, entre Roubaix-Tourcoing-Wattrelos. Bon visionnage

L’éco quartier de l’Union avance aussi…


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Écoquartier de l’Union… ça avance par LilleMetropoleActu

Sur les écoquartiers :