Consommer Durable

Garages solidaires : savoir réparer son auto

Vous possédez une automobile, que vous savez parfaitement conduire et bichonner. Pour ce qui est de son entretien, à part la nettoyer ou en faire le plein d’essence, dès qu’apparaissent les premiers signes de dégradation, pannes ou simples désagréments techniques, vous êtes alors perdu, largué, dépendant d’un certain savoir-faire dont vous ne disposez, hélas, pas. Sachez qu’il n’y a là aucune fatalité et que vous ne serez pas tributaire ad vitam aeternam d’un garage pratiquant l’art du rideau de fumée et des tarifs prohibitifs… cela en restant maître de votre véhicule, ou de celui des autres, même lors du coup de la panne.

Je suis allé à la rencontre de mécaniciens professionnels lancés dans une tentative de garage autogéré, solidaire et donc autonome. Ici, on partage un savoir technique. On apprend ensemble à réparer son véhicule, à gagner en autonomie en cultivant cette indépendance des usagers, pour penser en terme d’atelier de réparation associatif, et désacraliser les garages mais surtout l’acte de réparation.

Convivialité, autonomie et organisation collective pour se réapproprier un savoir technique.

3 permanents, experts en mécanique, se battent pour le principe de fonctionnement suivant, basé sur le partage d’un savoir technique :

De nombreux véhicules stationnent dans le local de l’association, certains sont suspendus, en cours d’intervention. Aujourd’hui cet atelier compte 150 adhérents. Tous profitent des bas prix, et beaucoup adhèrent surtout au principe du partage de savoir et au côté alternative autogérée de l’initiative.

Parmi les 150 adhérents, 40% de femmes.  Il y a de manière générale, de grandes disparités entre les adhérents.

Un lieu créé pour tous, qui désacralise la réparation automobile.

Pourquoi rejoindre un atelier de réparation associatif ?

Tout d’abord, le savoir-faire dans ces structures est de grande qualité. Il est plus durable également. Plutôt que de remplacer systématiquement par du neuf comme cela semble être de rigueur dans la plupart des garages monopolistiques, on apprend ici soi même à réparer, à faire durer.

N’y voyez pas un risque, une approximation sur des réparations de fortune. Non. Ici, la qualité prime. Une garantie ? Contrairement aux gros garages, constructeurs ou spécialistes privés, bardés d’avocats si besoin est, ici, en cas de pépin, d’accident survenu suite à une réparation au garage solidaire, l’association risque la fermeture.

Les réparations sont parées d’une garantie de qualité supplémentaire car il n’y a pas ici d’obligation de productivité.

Vous devenez indépendant petit à petit, apprenant à identifier et gérer une panne, à changer une pièce, tout en participant à une initiative économique alternative.

Les pièces à commander sont garanties constructeur, gage de qualité et de sécurité.

A retenir au sujet des ateliers solidaire de réparation automobile :

Le service, s’il est proche de celui d’un garage, s’en démarque pourtant largement par sa conception même. La priorité est ici donnée à ceux qui veulent apprendre à réparer leur voiture par eux-mêmes.

Il n’y a pas de clients, mais des adhérents qui s’investissent humainement, physiquement et financièrement, acceptant les valeurs prônées par la structure.

L’un des points de la charte de l’ATS, que je vous invite vivement à consulter , stipule que : « celui qui détient un savoir ne l’utilise pas contre quelqu’un ou pour lui seul (ou contre une rémunération), mais puisse au contraire le partager« . Le but du garage est de rendre chaque adhérent plus autonome face à son véhicule.

Le sens de cette initiative sociale est qu’elle s’adresse à tous ceux qui souhaitent s’organiser collectivement. Il ne s’agit pas d’une antenne sociale qui s’adresse uniquement aux précaires, ni d’un garage discount ! Ces points sont primordiaux pour bien comprendre la démarche.

J’ai, pour ma part, rencontré les membres très sympathiques de l’ATS de Roubaix, qui déménageront bientôt sur Lille d’ailleurs, mais il existe d’autres ateliers répartis dans toute la France. Renseignez-vous, où créez-en de nouveaux ! A ce sujet, l’ATS est ouvert à toute discussion, tout partage d’information concernant la façon dont il faut s’y prendre pour créer une structure similaire.

On pense souvent en terme de progrès, au partage des richesses, ou à la solidarité. Le partage des savoirs-faire techniques permet également de s’émanciper !

Au coeur de l'atelier solidaire de Roubaix

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En savoir plus sur les alternatives autogérées et l’éco-mobilité :