Consommer Durable

Pollution de l’air intérieur : décryptage de l’étiquette

Asthme, conjonctivite, allergies en tout genre… La qualité de l’air que nous respirons chez nous ou au travail est parfois vecteur de problèmes respiratoires. La faute à l’émission, par un ou plusieurs produits utilisés dans la construction, la décoration, ou l’entretien de l’habitat, de polluants organiques volatils. Nouveau volet du plan national santé et environnement, l’affichage environnemental sur les produits de construction et de décoration a été lancé en début d’année. Tentative de décryptage de cette nouvelle classification.

Un affichage environnemental pour les produits de construction et de décoration :

Dans le but d’informer le public sur les émissions de ces polluants volatils dans l’air de l’habitat, cet affichage est entré en vigueur au 1er janvier 2012. L’étiquette s’intitule : « émissions dans l’air intérieur« .

Elle s’applique :

– Aux produits de construction et d’entretien, de décoration, de bricolage pourvu que leur usage soit réservé à l’intérieur :

– Aux produits utilisés pour leur incorporation ou leur application :

Et d’ici 2013, tous les produits de construction et de décoration devront être étiquetés.

Comme pour les autres affichages environnementaux, la classification par lettres à été confirmé :  de A+ à C .

A+ pour les faibles émissions de polluants organiques volatils, et C pour les émissions fortes.

Derrière l’étiquette, un grand courant d’air :

D’après le communiqué de presse du ministère de l’écologie, le coût de la mauvaise qualité de l’air intérieur, est évalué en France entre 10 et 40 milliards par an… Pour le coup, la fourchette à les dents espacées. 30 milliards d’écart ce n’est pas rien. A se demander quelles études ont été commandé pour obtenir un tel résultat, si peu précis qu’il en devient presque inutile. Mais passons… Il est évident que la pollution de l’habitat et des bâtiments est un problème latent, et il est plus que temps que l’affichage environnemental le concerne. Pour informer le consommateur, en priorité. Pour sensibiliser les industriels, dans un second temps. Et c’est bien là que le bât blesse : il y a peu de chance que cette mesure modifie les compositions des produits visés. Parce qu’aucun seuil légal n’a été semble-t-il validé. Un produit étiqueté C, ne sera pas pour autant retiré du marché. Comme pour les autres catégories de produits récemment concernées par l’affichage environnemental, il ne s’agit ici que d’informer le consommateur par la mise en place d’un étiquetage homogène. Sachant que sur le site du ministère, la mention A+ correspond à « peu d’émissions« . Que veut dire « peu » ? A part « moins que beaucoup » ? C’est vrai on marche un peu sur la tête car cet affichage est bien dans l’idée, mais n’a rien de précis à offrir au consommateur, à part une vague objectivité…

Du côté des industriels producteurs, on peut envisager qu’ils ont pour la plupart recours aux mêmes approvisionnements, aux mêmes process… et que révéler leur secrets de fabrication ne les enchante pas forcément tous, percevant cela comme une forme d’ingérence. Pire, entre les différents sous traitants intervenant dans le cycle de production, la transparence n’est pas forcément de mise. A moins de vouloir clairement se positionner sur l’éco-conception.

Pour le consom’enquêteur, en cherchant un peu, il est possible de retrouver les références exactes de la classification gouvernementale des matériaux de construction :

Classification et seuils d’émission des polluants organiques volatils correspondants :

Ce tableau comparatif offre une clé de compréhension un peu plus claire pour le consommateur, qui peut constater les références de ces seuils. Reste à faire son choix, et à envisager l’alternative la plus écologique.

 

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