Consommer Durable

Évolution du marché de la voiture électrique : entre succès et emballement.

Le marché de la voiture électrique poursuit sa progression en Europe, avec de bons résultats en termes de vente, notamment en France (1400 véhicules pour Peugeot et Citroën sur juin aout 2012).  Et pas seulement pour les véhicules d’entreprise mais également pour les particuliers. Résultat, le prix des véhicules électriques commence à baisser drastiquement  comme  par exemple la iOn de Peugeot qui a vu son prix divisé par 3 (avec les primes d’Etat).

 

Un marché pas encore mature

Mais au final, cela reste quasiment du dumping (pratique commerciale aggressive, contraire aux règles de la concurrence) pour occuper le terrain, car la technologie électrique coûte encore cher. En fait, les principaux constructeurs cherchent surtout à écouler leurs stocks, pour ne pas risquer d’avoir trop d’invendus. Pour l’instant, le marché de la voiture électrique ne peut pas vraiment décoller car paradoxalement le prix du pétrole reste encore trop peu élevé et l’autonomie des véhicules électriques mis sur le marché reste beaucoup trop faible (100 km d’autonomie pour la iOn), avec un temps de rechargement encore trop long (plusieurs heures pour un cycle complet).

Un besoin d’innovations technologiques

Pour que le marché de la voiture électrique s’envole véritablement, il faudra encore innover notamment sur le principal point de blocage actuel, la batterie, tant dans son autonomie que dans son cycle de recharge.  Des innovations en terme de réseaux de recharge sont également essentielles, tant dans l’approche marketing  (pas de ventes de véhicules mais un service de location) que dans la logistique (construction de réseaux) et les méthodes technologiques de chargement rapide des batteries. Idem pour la conduite qui se doit d’être plus simple, sans avoir comme c’est le cas actuellement, à surveiller de multiples paramètres (consommation de kilowatts, accélération, autonomie…)
Car au final, la voiture électrique ce n’est plus vraiment une voiture mais une nouvelle façon de conduire sans boîte de vitesse ni pointes de vitesse. Une révolution automobile pouvant laisser place à une nouvelle façon de concevoir la voiture, et sa disponibilité, par la location plutôt que l’appropriation.

Une vrai place au soleil

Pour autant, à terme, la voiture électrique reste un investissement globalement judicieux. Déjà actuellement, elle permet de réduire la facture de sa consommation de 900 euros en moyenne par rapport à des voitures classiques, entretien régulier pris en compte (car le remplacement des batteries sur les modèles électriques reste lourd et fait exploser la facture : 603 euros/kWh).
Certains acteurs clés du marché de l’automobile que sont les assureurs ont compris tout l’intérêt de la voiture électrique, et multiplient les mesures incitatives à l’achat d’un véhicule électrique. Et ceci est le cas dans la plupart des pays industrialisés.  Par exemple, au Canada, quand on regarde pour une assurance auto en ligne, les prix sont toujours plus avantageux pour  un véhicule hybride et électrique que pour  une automobile traditionnelle, malgré le coût  d’acquisition supérieur.

 

*

En savoir plus :