Le moment de choisir son sapin de Noël approche à grand pas, si ce n’est déjà fait !
En France, chaque année, environ des millions de sapins naturels sont vendus, pour un prix moyen de 24,70€ en 2011 (+2,9% comparé à 2010). Le chiffre d’affaire enregistré sur ce marché est de 137 millions d’euros (+ 11% par rapport à 2010). Le reste des commandes porte généralement sur les arbres artificiels, dont le prix moyen est de 35€.
D’après Frédéric Naudet, psdt de l’Association Française du Sapin Naturel, qui rassemble 93 producteurs, près de 80% des sapins aujourd’hui achetés en France sont issus de cultures françaises : « les sapins commercialisés sur le marché français en décembre ne sont pas coupés dans les forêts. Ils sont un vrai produit de culture (…) raisonnée et contrôlée« . La France n’est pas entièrement autosuffisante en la matière, contrairement à l’Allemagne. Elle doit importer le reste, un cinquième de ses sapins, du Danemark et de Belgique.
La culture de sapins occupe une surface de plus de 5 000 hectares en France. Il s'agit d'un produit agricole professionnel.
Sapin artificiel ou sapin naturel à Noël ?
Bon nombre d’apriori circulent et alimentent le débat : sapin naturel-sapin artificiel, lequel est le plus écologique ? La réponse est plus complexe qu’il n’y parait…
Un sapin artificiel, c’est avant tout :
- un arbre en plastique
- sans perte d’aiguilles
- sans odeur
- sans vie
- produit à base de pétrole, en PVC ou aluminium, très polluants à produire et à détruire,
- importé d’Asie (souvent !), = conditions de fabrication inconnues (souvent) et main d’œuvre possiblement exploitée
- non biodégradable
- énergivore en production, acheminement et traitement du déchet
Certes, pour un prix équivalent (un peu plus cher qu’un sapin naturel), le sapin artificiel est réutilisable 3 fois en moyenne (en France). Cependant, il est tout à fait possible de conserver ce sapin artificiel bien plus longtemps, pour peu que l’on dispose d’un lieu de stockage optimisé (au sec, à l’abri et avec un peu d’espace). Sur certains forums, des internautes témoignent d’utilisation de leur sapin depuis 10 à 20 ans…
Dans ce cas, le bilan carbone de votre sapin artificiel s’amenuise au fil des ans, et peut rivaliser avec celui d’un sapin naturel.
L’argument généralement avancé par les pro-sapin naturel est que le coût global, de production, d’acheminement et de gestion du déchet compris, est plus élevé et néfaste pour la planète lorsqu’il s’agit d’un arbre artificiel que d’un arbre naturel. De plus, le sapin artificiel contient des matières polluantes dont l’impact sur la santé n’a pas été relevé. Certaines gammes proposent même un diffuseur d’odeur de sapin…
De part son mode de production, le sapin artificiel semble bien moins écologique que le sapin naturel...
>> La suite page 2 : la culture de sapin en France : une concurrence pour les forêts ? Epicéa, Nordmann, quelle variété choisir ?
Le sapin naturel cultivé en France : une concurrence pour les forêts ?
Les grandes cultures se trouvent en Corrèze, dans le Limousin, le Morvan, les Ardennes et le Jura. Un sapin naturel vendu en France provient le plus souvent d’une culture agricole durablement gérée, encadrée par des règlements et textes législatifs.
Cependant, dans le Morvan, par exemple, c’est la forêt de feuillus qui voit son étendue réduite pour laisser la place aux cultures de sapins, utilisés pour la construction de meubles ou comme arbres de Noël.
Ce type de culture, bien que durablement gérée, ne peut rivaliser en terme d’écosystème et de biodiversité, avec une forêt naturelle… Entretien, traitement, coupe, transport… De plus, voyant le marché prendre de l’ampleur, ces cultures risquent de s’étendre au détriment peut être des forêts naturelles, ou du moins, d’une certaine biodiversité.
Malgré tout :
- ces arbres produisent de l’oxygène durant leur croissance (environ 10 ans), et permettent de lutter contre l’effet de serre,
- ils sont entièrement biodégradables, en compost ou copeaux de bois,
- ces forêts durablement gérées constituent une part d’un éco-système, sur place
- ces cultures favorisent l’emploi et l’activité économique locale
Epicéa, Nordmann? Quelle variété de sapin choisir ?
Les variétés les plus prisées et disponibles en France sont le Nordmann et l’épicéa. Le Normann (27,9 euros en moyenne 2011) est le plus prisé car ses épines tombent moins vite. 54% des ventes de sapins en 2010 concernent les Nordmann.
En résumé, le Nordmann est plus touffu, perd moins ses épines, sent peu et dure un peu plus longtemps que l’épicéa. Il est aussi plus cher.
L’épicéa, bien moins cher en moyenne (16€ en 2010) est généralement la variété cultivée en France. D’un très bon rapport qualité prix, il répand la bonne odeur de Noël !
Les arbres vendus en France proviennent pour 80% de cultures françaises. Le reste est donc importé du Danemark ou de Belgique. D’après Christophe Mauny, le trésorier de l’AFSNN, d’ici 4 ou 5 ans, la France sera autosuffisante.
>> La suite page 3 : Où acheter son sapin ? en pot, ou en motte ? Peut on le replanter au jardin ? Quelques conseils et bons plans sapins !
Où acheter son sapin de Noël ?
Chez les fleuristes, marchands ambulants ou dans les magasins de bricolage. Attention à certaines grandes surfaces ou jardineries, où les stocks sont parfois constitués dès la mi-novembre, et où est opéré un ajout de substance fixatrices pour coller les aiguilles et maintenir ainsi les arbres artificiellement en bonne santé…
Sapin en pot ou en motte ?
Pour un arbre qui dure plus longtemps, et si vous comptez le replanter vous-même, privilégiez le sapin en pot. En motte, les racines sont souvent trop pauvres ou coupées trop nettes.
Conseils pour replanter son sapin après Noël :
Vous pouvez tenter de replanter votre sapin en pot. Pour cela, quelques précautions à prendre : ne gardez l’arbre qu’un minimum de temps à l’intérieur, à un endroit ensoleillé. Arrosez le régulièrement et brumisez son feuillage. Ne le chargez pas trop en décoration. Amenez le progressivement à l’extérieur avant de le replanter, pour lui éviter les chocs termiques. Plantez le dans un trou d’une quarantaine de centimètres et ajoutez un peu de terreau ou de terre de bruyère. Prévoyez un endroit dégagé : un sapin peut atteindre des altitudes relativement élevées avec le temps !
Conseils, bons plans sapins
La première quinzaine de décembre est la période coupe optimale des arbres de Noël garantissant un arbre en forme pour les fêtes !
Petite astuce : lors de l’achat de votre sapin, pincez une branche entre le pouce et l’index et tirez vers vous. Un sapin fraîchement coupé perdra 5 ou 6 aiguilles au plus.
Votre sapin naturel peut être collecté par la municipalité (dans certaines villes) et replanté s’il est en motte. S’il est coupé, il est 100% biodégradable. Transformable en compost ou en copeaux de bois.
Handicap International met comme chaque année en vente un sac à sapin biodégradable (140×220 cm), fabriqué à base de céréales. Pour 5 €, 1,30€ sont reversés à l’association. Le sac, couleur or, décorera le pied du sapin et permettra de l’emballer au moment de s’en débarrasser, formant ainsi un ensemble 100% biodégradable.
Il existe aujourd’hui des décorations d’arbre de Noël telles que des guirlandes solaires pour usage intérieur et extérieur. Environ 30€ pour 7 mètres.
Noël sans « vrai » sapin : des idées récup’ pour garantir l’esprit de Noël !
Dans le genre fait de récup’, le site Esprit récup’ propose des patrons pour réaliser son (ses) sapin(s) en : CD, papiers, cartons, ombrelles à cocktails, cintres, tissus ou branches d’arbre… mais aussi de quoi confectionner ses propres décorations de Noël à base d’objets/matériaux de récupération : boules de Noël en laines ou en coquilles d’oeuf peintes… pour ne citer que ces quelques exemples.
Bilan de la bataille des sapins
Difficile de désigner un vainqueur dans ce match : le choix peut être cornélien : un sapin de Noël artificiel, oui, s’il est conservé et réutilisé le plus longtemps possible (au moins 10 ans…) pour anéantir son impact carbone très élevé au moment de l’achat. Ce produit reste un assemblage de matières polluantes, acheminées de loin pour embellir les salons français au moment des fêtes. Et il ne sent rien…
Un sapin naturel : attention à bien le choisir. Les cultures locales de sapins, même durablement gérées, permettent le développement d’un éco-système sûrement plus pauvre qu’une forêt « sauvage », mais ont le bénéfice de favoriser l’emploi local, et de permettre éventuellement aux acheteurs particuliers de replanter leur arbre.
Je me demande une chose : pourquoi ne pas couper les cimes des sapins s’épanouissant en forêt « sauvages » pour en faire des sapin de noël ? Cela correspondrait à la période optimale de taille des arbres pour les renforcer. Bien sur, cette technique n’est pas viable pour satisfaire l’ensemble du marché, -et je ne parle que du marché français- cependant, localement, ça me semble potentiellement intéressant…
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> Gratuit – le Guide complet « Les sapins de Noël » (pdf 25 pages)
Ce guide comme tous nos guides, est gratuit. Il suffit juste de s’inscrire (si vous n’êtes pas déjà membre de consoGlobe ou de consommerdurable) et de répondre à quelques questions pour pouvoir le télécharger et l’imprimer. Grâce à cela nous ciblons mieux nos articles et nos publicités et nous pouvons continuer à diffuser des articles et des contenus 100 % gratuits …. pour la bonne cause.
Sur les sapins de Noël :