Consommer Durable

Les constructeurs automobiles privilégient le moteur thermique

Dans le cadre des impératifs écologiques contemporains, les constructeurs automobiles réfléchissent depuis plusieurs années à des véhicules alternatifs propres afin d’édifier un nouveau paradigme de mobilité individuelle. Mais la commercialisation de ces solutions peine à aboutir et les constructeurs choisissent d’aller vers l’optimisation du moteur à combustion.

Plusieurs programmes d’automobiles propres ont ainsi été menés et les tests réalisés ont été concluants. Il existe bien des solutions alternatives qui fonctionnent, mais elles restent insuffisamment développées pour être véritablement compétitives et commercialisées par les constructeurs.


Les pistes alternatives au moteur thermique

Première alternative : la voiture électrique, qui fonctionne à l’aide d’un moteur électrique et d’une batterie. C’est sur cette dernière que reposent les performances de la voiture or à l’heure actuelle, il n’existe pas de batterie bon marché, légère et ayant une autonomie convenable.

Le véhicule à hydrogène, utilisant la technologie de la pile à combustible pour stocker et embarquer de l’énergie sous forme d’hydrogène, est en cours de développement. Ce n’est qu’aux alentours de 2020 que la technologie de la pile à combustible pourrait être suffisamment mature pour permettre la commercialisation du véhicule à hydrogène sur le marché de l’automobile.

De leur côté, les biocarburants (les éthanols qui se substituent à l’essence, et les diester, alternative au diesel) demeurent une technique à combustion et ne constituent donc pas véritablement une alternative propre. Leur approvisionnement est également problématique.


L’hybride rechargeable, demande n°1 d’ici 5 ans selon les constructeurs

Faute de pouvoir promouvoir ces solutions sur le marché, il semble que les constructeurs automobiles aient décidé d’investir en priorité dans l’optimisation du moteur traditionnel à combustion interne dans les 5 prochaines années selon une récente étude réalisée par le cabinet KPMG « Industrie Automobile : Evolution significative des rapports de forces à l’horizon 2018 ».

En effet, selon cette étude, « La maîtrise du coût énergétique du véhicule représente le 1er critère d’achat pour 92 % des dirigeants interrogés en 2012. La protection de l’environnement n’arrive qu’en 4ème position (2ème position en 2011). Plus de la moitié des dirigeants du secteur pensent que l’optimisation du moteur thermique traditionnel offre le plus grand potentiel d’efficacité dans les 5 à 10 ans à venir ». Elle identifie également les pays où le marché porte de l’intérêt pour le véhicule électrique : Russie, Chine, Inde, USA.

Les constructeurs ont fait de l’investissement dans l’hybride rechargeable la priorité numéro 2.

36% des dirigeants la considèrent comme susceptible d’attirer la plus forte demande d’ici 5 ans. Les voitures hybrides utilisent un mix technologique car elles fonctionnent à l’aide d’un moteur thermique et d’un moteur électrique. Dans cette étude, les constructeurs avancent la demande de plus de subventions publiques pour le développement du véhicule électrique.

Peugeot 3008 Hybride HDI. Performances moyennes : 3,8l/100km et 99g CO2/km, 37 000€ environ...

Un bilan contrasté, des changements à venir dans les pratiques de mobilité, les matériaux utilisés, le rapport collectif au véhicule...

Basé sur le même modèle que le vélo en libre service, les stations d'auto partage sont heureusement moins nombreuses, mais tout aussi pratiques.

Des perspectives qui peuvent sembler inquiétantes, mais ce serait faire abstraction des usages alternatifs à la possession individuelle du véhicule. Ils constituent le véritable changement à attendre dans le monde de l’automobile, devrait on dire, de la locomotion au sens large, concept quasi admis en ville, où la voiture est un moyen de transport complémentaire et non plus principal.

C’est le sentiment partagé par 59% des dirigeants de l’industrie automobile, qui sont conscients de ce système combinant plusieurs moyens de transport. 77 % des dirigeants voient les services de mobilité comme « une extension de la marque, toujours selon l’étude KPMG. Comme le paiement en fonction de l’utilisation réelle.

A la lecture de l’étude de KPGM, on se rend compte que la modification du « paysage » automobile mondial sera importante. Des évolutions qui viennent de l’usage plus que de la technologie au sens propre. Quoi que c’est la communication qui permet ces avancées : auto-partage, co-voiturage, il est possible aujourd’hui de remodeler le sens du rapport à la propriété d’un véhicule. D’en responsabiliser l’usage. En évitant de prendre la voiture seul par exemple, mais aussi en ayant le réflexe des alternatives de locomotion : vélo libre service, métro, tram, trottinette…

 

Un bout de route à vélo ?

Une course en vélo-taxi ? (ici à Lille chez Cyclo-ville)

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Sur l’écomobilité :