Consommer Durable

Guerilla jardinière en ville

Il est des formes de guerilleras urbaines pacifiques dont le crédo est d’alerter les (pouvoirs) publics sur l’occupation des sols abandonnés, qu’ils soient publics ou privés. L’une d’entre elles agit par le fleurissement sauvage de l’espace public ou privé.

Prenez un terrain, une parcelle, pouvant être très réduit, comme le parterre de terre apparent autour des arbres plantés en bord de route, ou un terrain communal, inutilisé ou mal utilisé, il pourrait être une cible de choix pour ces activistes d’une nouvelle vision de la verdure en ville, mais aussi de la propriété.

Entre les pavés, des pivoines… Fleurir l’espace public

Une forme d’interventionnisme écologique, ciblant toute surface vierge pour y semer des végétaux, généralement sous la forme privilégiée du jardin communautaire, mais aussi simplement en fourrant un tas de graines dans tous les endroits pouvant les accueillir.

On en trouve sur internet la source s’apparentant à une certaine Liz Christy, égérie d’un mouvement new-yorkais appelé à l’époque (1973) Green Guerilla et visant la transformation d’un terrain abandonné en jardin communautaire en plein Manhattan.

On voit bien dans ces mouvements une volonté de penser la ville autrement, en y rendant sa place à la végétation, offrant une chance aux écosystèmes, mêmes minuscules, de s’y développer.

>> la suite page 2 : vocabulaire guerrier, action pacifiste; les outils des activistes : bombes à graines, plantation sauvage>>

Vocabulaire guerrier, action pacifiste

L’auto-suffisance de ce type de mouvement est gage de potentiel changement de moeurs face à la place du végétal en ville… L’idée semble pavée de bonnes intentions. Son appellation de guérilla octroie à l’action un certain impact dans l’opinion public. Même si cela peut paraître paradoxal pour un mouvement pacifiste, il s’agit ici plus d’une manoeuvre sémantique, de communication, afin de faire connaitre le mouvement.

Un terme fort est nécessaire, même s’il n’a plus grand chose à voir avec un paradigme guerrier, le guerillero est un jardinier activiste. Son combat est avant tout celui des idées, de la considération de son action pour la mise en place de nouveaux systèmes urbains invitant la végétation à être mieux représentée.

Il existe aujourd’hui des collectifs de Guerilla Gardening dans la plupart des importantes métropoles françaises, comme de part le monde d’ailleurs.

Les outils de ces activistes : les graines, ou autres boutures. Le but : végétaliser un maximum d’endroits possibles, accompagner les herbes folles et les soutenir par une action humaine, dirigée pour l’équilibrage végétal/béton.

Tag en mousse à Caen (guerilla gardening.fr)

Pour réussir à semer n’importe où, les activistes ont pensé un système de préparation pour le semis urbain, consistant en la confection d’une boule d’argile et de compost renfermant des graines, afin que celles ci ne s’envolent pas ni ne soient mangées par les oiseaux. Cet artifice à un côté pratique pour semer dans des endroits inaccessibles, mais aussi des sols typiquement urbains : secs, minces, compacts. Il est également dans l’air du temps. En 1973, ces seeds bombs étaient utilisées à New-York, sous une forme un peu moins consciente des enjeux environnementaux : préservatif, graines et engrais chimiques…

Bien entendu, ces bombes ne sont pas ce qu’il y a de plus efficace, ça fonctionne, mais le résultat n’égalera jamais une semence en pleine terre… Ce qui représente une part importante des sorties de ces agents pour une ville plus verte.

Bientôt l'interview d'un membre de ces mouvements sur consommer durable. (Image (c)Banksy)

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En savoir plus sur les activistes écolos :