Consommer Durable

Comment repérer une peinture toxique ou naturelle?

Aujourd’hui, les travaux d’intérieur sont à considérer non seulement en termes de coût et de qualité des matériaux mais aussi en fonction de la toxicité des produits. Les peintures, sur lesquelles nous nous attarderons ici touchent aussi bien moquettes, colles, joints, ou produits d’entretien. Tous ces produits sont concernés par les nouvelles lois obligeant les fabricants à informer les consommateurs de la toxicité de leurs produits, ou des efforts fournis pour les minimiser, voire les éviter complètement.

Des toxiques dans les peintures

Affichage environnemental pour les émissions dans l’air intérieur, taux de COV (Composés Organiques Volatiles), processus de fabrication… doivent permettre de différencier une offre véritablement plus douce pour la santé et l’environnement d’une autre dite « classique », et donc pour les peintures, réalisées à l’aide de solvants, sels métalliques, phtalates et autres composés toxiques.

Pourtant, la prudence reste de mise si l’on souhaite un produit véritablement « naturel » et non conforme à un consensus écologique attribuant un label.

Attention à l’arbre qui cache le simple consensus écologique

Ainsi, comme pour la plupart des biens de consommation aujourd’hui, l’affichage est primordial, le marketing de l’image est roi et il est difficile de passer dans le rayon peintures d’un magasin sans repérer quasiment au premier coup d’oeil les produits proposant une fabrication écologique ou pseudo écologique.

Comme sur la photo ci-dessous. La couleur verte est le signe de l’écologie dans l’inconscient collectif, du moins dans l’esprit des penseurs en marketing, donc si vous trouvez une forêt ou plus modestement, une plante représentée sur le pot, c’est une piste. Reste ensuite à confirmer, bien sûr, car rien n’interdit d’apposer sur un pot de peinture pourtant classique, de l’herbe, des fleurs ou une forêt. Par contre, les labels valident officiellement un processus de fabrication et une composition véritablement aux normes écologiques. Mais là encore, « normes écologiques » ne signifient rien d’autre qu’un accord trouvé à l’échelle européenne, et surement pas un produit entièrement naturel. Pourtant des peintures naturelles existent. Mais il s’agit encore d’une autre catégorie.

Les labels : celui de gauche précise que l'emballage est à 85% composé de matériaux recyclés, du plastique ici. Au milieu, l'écolabel européen, et à droite le logo, et non label, du magasin, celui ci n'a rien d'officiel.

Le label européen répond à des normes fixées par l'Europe. Attention, la valeur est "limitée" comme le stipule l'étiquette, et non nulle.

 

 

 

L’affichage environnemental informe sur  les émissions de substances volatiles.

Et les peintures naturelles dans tout ça ?

Les peintures et logos présentés ci-dessus concernent les peintures écologiques, c’est-à-dire moins polluantes ou toxiques que la moyenne. Par exemple, le label européen impose moins de 30g/litre de COV depuis 2010. Cette limite ne concerne en réalité que les peintures mates d’intérieur pour murs et plafonds. Pour d’autres types de peintures, les seuils seront fixés à des niveaux différents… Difficile de s’y retrouver dans ce cas. La logographie est très vague sur la réalité de sa signification.

L’écolabel européen pour les peintures

L’écolabel européen.

Les labels européens ne signifient pas que les peintures sont fabriquées à partir de matières premières naturelles.

L’écolabel européen est également apposé si la peinture ne contient pas de métaux lourds (cadnium, mercure, plomb, arsenic) et une quantité très limitée d’hydrocarbures solvants. Mais leur présence peut être minime, pourvu que le taux soit inférieur aux seuils fixés.

Les peintures naturelles constituent une catégorie encore à part. Vous trouverez une gamme de couleurs moins large, les temps de séchage seront plus long, mais l’odeur sera moins forte, la qualité sera souvent meilleure, et la toxicité vraiment nulle.

En ce qui concerne leur composition, il s’agira alors d’huile végétale (lin, tournesol, etc.), de caséine, de cellulose, de 95% de matières premières d’origine naturelle au moins. Ces peintures sont généralement micro-poreuses et laissent ainsi respirer le support peint, évitant la condensation.

Les peintures naturelles sont aussi des peintures que l’on pourrait appeler « à l’ancienne ». Comme pour de nombreuses choses, pratiques ou produits, les anciens usages étaient plus écologiques et reviennent au goût du jour.

Des peintures traditionnelles « à l’ancienne »

Outre les peintures naturelles utilisant des pigments eux aussi naturels ou minéraux et non de synthèse, pas de solvants issus de la pétrochimie, et diffusent moins de COV, il existe également des catégorie de peintures vraiment « à l’ancienne ». La peinture à l’argile par exemple, micro poreuse mais pourtant très épaisse, donnant une teinte profonde aux surfaces imprégnées, est plus chère que les autres, (entre 35 et 45 € pour 5 litres), mais il est possible de la faire soi-même.

La peinture au lait, ou à la caséine, une protéine présente dans le lait est moins couvrante mais pour de petites surfaces, ce peut être une solution à envisager.

Ainsi, seul un épluchage minutieux des compositions décrites sur les pots vous garantira un choix orienté vers un produit non-toxique. Et encore, comme vous avez pu le lire, parfois le logo est tel l’arbre qui cache la forêt. Les pigments naturels sont une base assez sure pour opter pour un produit véritablement écologique.

Ensuite, comme pour presque tout aujourd’hui, c’est une question de confiance envers une marque, un producteur, une méthode ou même une matière première, ainsi qu’une recherche d’informations menée personnellement en amont de l’investissement qui vous garantira le plus de sécurité dans le choix de votre peinture.

 

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Sur la peinture :