Consommer Durable

Défi du mois : acheter toute son alimentation en vrac. Partie 1.

Etre locavore, c’est bien, et pas si compliqué qu’il n’y paraît. Diminuer en sus les emballages, c’est encore mieux.

Lors d’une expérience précédente, j’avais entrepris de ne manger que des aliments locaux, conformes à la définition locavore à savoir produits à moins de 160 km du lieux d’achat et par extension, de consommation. Fruits et légumes de saison achetés auprès des producteurs locaux au marché, diminution de la part de viande dans l’alimentation pour compenser le coût plus élevé mais inhérent à la qualité supérieure des produits animaux.

Toute une logique de consommation permettant de manger plus sainement, écologiquement (tant par les facteurs économiques qu’environnementaux) et en réalisant par ailleurs quelques économies.

 

Pas facile de tout acheter en vrac !

Les difficultés rencontrées à l’époque concernaient le café, les condiments et autres épices… le lait ou le beurre, difficiles à se procurer en circuit local.

Les productions locales sont généralement vendues avec un minimum d’emballages, nécessaires pour pallier aux risques sanitaires et à la législation. On observe de toute façon une démarche quasi systématique et généralisée de simplification et de réduction des emballages.

A ce jour, des enseignes de plus en plus variées, d’Auchan aux biocoop en passant par les supermarchés de proximité, il est de plus en plus fréquent de se voir proposer de parcourir des rayons où sont vendus « en vrac », pâtes, riz, semoule ou même café… Pour ma part, le Carrefour Market ou le Match voisins ne disposent pas de ce type d’offres. Je connais par contre quelques épiceries vendant en vrac, mais j’imagine que le prix comparatif des produits ne tourne pas à l’avantage de ces dernières. A vérifier sur le terrain…

Un rayon de biocoop où l’on trouve en vrac, pâtes, riz, céréales, etc. Les prix et la qualité sont ils différents ? Produit emballé est-il gage de qualité ?

Quelques questions à se poser au préalable :

  1. Quels produits arriverai-je à me procurer?
  2. Où les trouverai-je ?
  3. Comment organiser au mieux ces courses en vrac?
  4. Comment les préparer pour plus d’efficacité ?

Comment organiser ses courses en vrac ?

Trouver des fruits et légumes en vrac, le plus simple. Locaux, de saison et sans emballages :

Pour ce qui est des fruits et légumes, je me rendrai comme d’habitude sur le marché de mon ancien quartier. Producteurs locaux partagent le terrain avec quelques maraichers plus « mondialistes » au sens large.

Il est possible de consommer de saison, local, d’obtenir des informations sur les produits particuliers en instaurant un dialogue avec les marchands : idées recettes, mode optimal de conservation, assortiments possibles, méthodes de culture.

Fréquenter le marché et rechercher les producteurs locaux est une démarche très saine et payante. Vous découvrirez peut être de nouvelles saveurs absentes des étals de supermarchés, pourrez éviter de consommer des produits trop traités aux pesticides et engrais chimiques, et gagnerez ainsi en qualité de vie tout en réalisant des économies et en épargnant quelques emballages…

Gérer le conditionnement, emballages et contenants : bannir l’usage unique.

Acheter ses fruits et légumes en vrac au marché permet également de réduire considérablement ses emballages. Il suffit de venir muni d’un sac cabas par exemple, de refuser les sacs plastiques que les maraichers sont obligés de proposer pour permettre à leurs clients d’emporter leurs denrées. Qui ne possède pas une réserve de sacs en plastiques accumulés au fil du temps (parfois très court !) dans un coin de son logement ?

Emportez les dans votre sac cabas ou sac à dos afin de les utiliser et les réutiliser autant que possible au rythme de vos achats sur les marchés.

Evitez autant que possible de reprendre des sacs en plastique à chaque venue au rayon fruits et légumes d’un supermarché. Réutilisez en un de votre propre stock.

Une fois chez vous, organisez votre stockage. Vous apprendrez en discutant avec votre maraicher qu’il est mauvais de stocker les tomates au frigo car cela altère leur saveur. Oignons et pommes de terre peuvent d’ailleurs rester dehors, ainsi que la plupart des fruits et légumes, sauf éventuellement en cas de forte chaleur.

Pour le reste, en grande surface par exemple ou dans les biocoop pour les pâtes au détail, j’imagine qu’un plastique ou sachet en carton est donné. C’est obligatoire. En respectant le système de pesée du produit, vous pourrez cependant le conditionner comme bon vous semble, sans avoir à vous encombrer d’un plastique supplémentaire. Venez avec le votre, issu de votre stock personnel. Ou un sac en carton réutilisable. En un mot, pour limiter ses emballages, bannissez l’usage unique !

Pâtes, riz, semoule et autres denrées en vrac : où les trouver, comment les conditionner ?

Pâtes, riz, semoule en vrac 

En magasins bio, ou chez de gros intermédiaires distributeurs, tels qu’Auchan et bien sûr sur Il était une noix, le spécialiste de l’épicerie bio. A voir si l’on peut y obtenir quelques informations sur leur provenance… Pour le stockage, prévoyez quelques bocaux en verre. C’est le conditionnement le plus écologique et hygiéniquement fiable. Point d’humidité, de risque d’invasion de mites alimentaires si les bocaux ferment bien.

Probablement les emballages les plus durables à posséder chez soi…

Prévenir des invasions de mites alimentaires :

Pour éviter toute invasion par ces bestioles coriaces, et parfois présentent dans les bacs des épiceries en vrac, prêtez une grande attention à l’étanchéité de vos conditionnements (privilégiez le verre !), ou bien placez le tout au congélateur.

Trouver des condiments en vrac :

Et leur trouver un emballage adéquat. Le verre est pour cela idéal. Fermé hermétiquement, il résistera mieux à l’humidité potentiellement ambiante que le carton. Une épicerie près de chez moi vend ces produits, du poivre et tout un lot d’épices exotiques et de fruits secs au détail.

Quant au sel… une toute autre paire de Manche. A voir par rapport au prix de vente…

Quid des boissons ? Café, chocolat, thé en vrac ?

A priori, quelques magasins d’un certain standing proposent ces produits –absolument pas locaux mais on est ici tiré entre éthique écologique et addiction… tellement humaine que l’on peut bien s’autoriser quelques écarts.

Palais des thés, brûleries, vendent moult et moulues variétés de cafés ou de thés à un prix assez élevé. 4,50E pour 250 g d’un excellent café. Comptez environ 6 euros pour 200 g de thé.

Lancement de l’opération Tout en vrac :   plan d’attaque

Ainsi, me voici lancé dans un défi pas forcément évident si l’on veut qu’il soit exhaustif… Aurai-je à courir aux quatre coins de la ville pour pouvoir avoir à disposition l’ensemble des produits que je consomme habituellement, ou me faudra-t-il modifier quelque peu ces habitudes pour m’adapter à l’offre de produits en vrac ? Je m’attarderai également sur la différence de coût et les économies potentiellement réalisées.

Dans un premier temps je vais faire une liste de course par semaine, localiser les lieux de distribution, et tenter d’acquérir des réflexes pour trouver ce que je cherche. Je vais également devoir rassembler un maximum de conditionnements fiables, comme le verre, et bien penser à emporter sur les lieux de courses, mes propres sachets plastique ou en carton. Ainsi, j’aurai une chance de véritablement optimiser la réduction de ma production de déchets d’emballages.

Premier bilan dans sept jours. Puis un toutes les semaines. N’hésitez pas à me faire part de vos propres expériences !

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 La suite du défi

Tout en vrac : partie 2