Consommer Durable

Investissement Socialement Responsable : on ne refait pas le monde, mais on y contribue

Cet article a été rédigé par J’épargne Utile dans le cadre de la série Mieux s’informer pour épargner durable“.

Sans avoir la prétention de révolutionner le monde, l’ISR s’est donné pour objectif de contribuer à l’améliorer. Quels sont ses arguments aujourd’hui auprès des particuliers ? Après la crise, après les scandales financiers, voici venu le temps des labels ISR, de la transparence et de la communication grand public.

A travers leurs documents officiels ou déclaratifs, les sociétés de gestion véhiculent des informations sur la gestion ISR et le contenu des fonds qu’elles commercialisent. Ainsi, chaque société de gestion se distingue par une « philosophie », un « code éthique », une « signature ». Il est donc possible de trouver des fonds ISR qui excluent certaines valeurs, et d’autres qui préfèrent encourager les meilleures entreprises sans exclure de secteur à priori.

Best in class ou exclusion ?

Pour la majorité des épargnants particuliers, la méthode de Best in class n’est pas toujours compréhensible. Vous vous demandez pourquoi, par exemple, une entreprise comme Total, dont les scandales environnementaux ont fait la une des journaux, fait partie d’un fonds dit « éthique » ? C’est parce que certains gérants préfèrent compter ce titre (performant au niveau financier, le pétrole n’a pas dit son dernier mot…) et l’encourager ainsi à s’améliorer. Il faut dire aussi que dans le secteur pétrolier, Total fait mieux que ses petits copains, et se distingue notamment par ses investissements colossaux dans les énergies de l’après-pétrole. En effet, si le groupe français, quatrième pétrolier mondial, a réalisé en 2008 un résultat net de 13,9 milliards d’euros, il a aussi annoncé qu’il voulait investir 18 milliards de dollars en 2009 dans les énergies renouvelables. Qui d’autre pourrait en faire autant ?

Où trouver des informations sur la valeur ajoutée de vos placements ?

Si les informations financières vous aident à faire votre choix en fonction de la rentabilité attendue de votre placement (combien rapporte un fonds ISR sur 1 an, 3 ans, 5 ans ? Est-il un placement risqué, et quelles ont été ses performances dans le passé ?), ces informations figurent sur tous les reportings de fonds, éthiques ou non.

Mais comment savoir si un fonds ISR est cohérent avec vos valeurs ? Si les entreprises comprises dans le portefeuille sont vraiment respectueuses d’un développement durable ? Prenez le code de transparence de la société de gestion, visitez leur site internet, allez voir la biographie des gérants. C’est là que se situe toute la valeur ajoutée du placement, en termes d’entreprises choisies pour leur comportement responsable, de création d’emploi, d’exclusion de secteurs tels que le tabac, l’armement…

Allianz Valeurs durables a par exemple choisi une démarche de sélection positive afin d’encourager les bonnes pratiques plutôt que d’encourir un risque financier lié à l’exclusion de valeurs. Structure historique sur le marché de l’ISR, et fruit de la récente fusion entre les deux sociétés, UFG-Sarasin AM propose une gestion basée sur un processus d’analyse fortement structuré (Matrice Sarasin®) adapté au marché français, le Référentiel France. De son coté, la société Dexia Asset Management préfère mettre en avant le travail de toute son équipe de gestion ISR plutôt qu’un seul gérant par fonds. Fruit de ce travail collaboratif, Dexia AM a obtenu le plus grand nombre de fonds labellisés Novethic avec 22 produits d’investissement labellisés en 2009.

Quelles sociétés de gestion faut-il privilégier pour ses placements ?

Une soixantaine de sociétés de gestions se partagent le marché de l’ISR en France. Les plus gros encours sont gérés par une liste de tête composée de Allianz Global Investors France, BNP Paribas Investment Partners, Crédit Agricole Asset Management Group (CAAM, IDEAM et CPR AM), Dexia Asset Management et Natixis Asset Management, et la Société Générale Asset Management. Chaque membre de ce « club des six » gère plus d’1,5 milliards d’euros pour des clients français (source : Novethic).

Cependant, si certaines sociétés de gestion ont une culture ancienne de gestion éthique, les gérants disposent de plus d’informations ESG aujourd’hui qu’avant. On assiste donc véritablement à une prise en compte de l’environnement global de l’entreprise dans sa valorisation boursière.

Désormais, lorsque vous choisirez le ou les fonds ISR dans lesquels placer votre épargne, vous n’oublierez pas de vous renseigner sur les gens qui sont derrière ces investissements…et qui partagent certainement vos valeurs.

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