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Billet malgache, (court) récit de voyage

Le 08/11/11 par Vincent.F

Roots locavore spirit :

La cuisine malgache… un délice ! des produits frais récoltés et vendus quasiment sur place, partout… Légumes, fruits et céréales (carottes, courgettes, poivrons, pommes de terre, manioc, riz-la base de l’alimentation, matin, midi et soir, le jus de cuisson-l’eau qui a bouillie et bouillie à nouveau est même une boisson que l’on trouve partout-bananes plantain, mangues, papaye, ananas, bananes…), viandes (zébus, porc, poulet, agneau…et même tortue ou crocodile en certains endroits de l’île), poissons et crustacés : tout pousse là bas, cela est dû à un climat (en fait des climats -3 différents en fonction des régions) propice à la richesse et à la variété des productions. La cuisine est locale, les aliments le sont également. Les grandes surfaces telles que nous les connaissons en Occident sont rares, et endémiques aux grandes villes… Mais mêmes dans ces endroits, à Tana notamment, le marché local prend place partout. Dans des espaces réservés mais aussi le long des trottoirs de toutes les rues ou presque.



Le marché couvert d'Ambohibao



Le rapport à la nature :

Il est difficile d’exiger d’une population qui galère vraiment à survivre (l’espérance de vie est de 50 ans en moyenne, une majorité de la population est analphabète, la mortalité infantile est très élevée, il n’y a pas de véritable système de santé…) qu’elle soit résolument attentive à son environnement. Ce devrait être aux autorités de subvenir aux besoins de la population mais, la piste est longue et accidentée si j’ose dire. En traversant l’ile en taxi brousse, je mettais mes mégots de cigarettes dans mon paquet entamé, en attendant de trouver une poubelle qui bien souvent ne se présentait que dans les chambres d’hôtel. Je n’ai pas vu une seule poubelle « municipale » dans les endroits ou j’ai déambulé… Je voyais les malgaches jeter leurs mégots incandescents par la vitres des véhicules, en pleine brousse aride, sèche, tellement sèche… Même traitement pour les bouteilles d’Eau Vive ou tout autre déchet…

En traversant le territoire malgache d’est en ouest, j’ai constaté l’aridité du climat et de la terre. Oui, tout pousse à Madagascar, mais pour combien de temps ? Je lisais avant de partir qu’il y a encore cent ans, 90% de l’île étaient recouverts de forêts… Combien aujourd’hui ? La culture par brûlis est une catastrophe, les sols s’assèchent, et la diversité endémique de l’île est semble-t-il en grand péril. Des pans entiers de forêt brûlent chaque jour pour la culture de céréales, ou pour l’exploitation du bois… la Chine exploite le bois de rose, l’acajou et le palissandre depuis que le gouvernement lui a cédé des millions d’hectares pour l’exploitation industrielle…




paysage de brousse, entre Tananarive (centre-est) et Majunga (cote ouest)






Village de brousse et montagnes pelées






Quelques arbres verts épargnés au bord des routes contrastent fortement avec l'aridité générale du paysage




Terre de contraste, à découvrir…vite !

S’entendre narrer l’histoire et expliquer la politique de ce pays par des malgaches résidents est passionnant, dans le sens enrageant de la passion. Une telle richesse, et pourtant un tel manque de considération apparent par les gouvernements successifs, et les institutions internationales qui tiennent encore le pays… C’est une terre de contrastes, entre la richesse de la rare élite malgache, chinoise et indienne et la pauvreté extrême de la majorité de la population, entre les 4×4 et les pousse-pousse, entre la générosité des habitants et ses manques évidents…

Personnellement, c’était mon premier voyage loin de ce que je dois appeler le cocon français. J’y retournerai, c’est certain, en espérant avoir l’occasion de découvrir le coté sauvage de Madagascar cette fois.

Ce que je retiendrai, de ce point de vue très ciblé de consommateur se devant d’être responsable, c’est que oui, encore aujourd’hui, ceux qui n’ont rien ou presque garde tout de même le coeur sur la main. Et lorsque l’on y est confronté, on a beau se dire que l’on ne manque pas d’humilité, on apprend à la renforcer.

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  1. Vincent.F dit :

     Merci Alain !

  2. Alain dit :

    Passionnant, merci vincent !

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