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Nanotechnologies dans l'alimentaire, maxi ou mini maîtrise ?

Le 28/11/11 par Vincent.F

Qu’est ce que la nanotechnologie ?

Les nanosciences sont l’étude des phénomènes et de la manipulation de la matière à l’échelle atomique, moléculaire ou macromoléculaire.

La nanotechnologie concerne la conception, la production et l’application de systèmes par le contrôle de la forme et de la taille à une échelle nanométrique. Un nanomètre équivaut à un centième de micromètre, un millionième de millimètre… Sont généralement pris en considération les matériaux dont la taille n’excède pas 100 nm.*1

Nous pouvons aujourd’hui trouver les nanotechnologies au croisement de nombreuses disciplines : électronique, optique, chimie, biologie… il n’est donc pas étonnant que l’industrie alimentaire ait en quelque sorte pignon sur rue pour investir largement dans cette technologie.

Dans le champ de l’alimentation, humaine et animale, la recherche en apports nanotechnologiques et ses applications envisageables concernent des agents anti-microbiens, visant par exemple à augmenter la durée de conservation saine des aliments, des ingrédients incorporant des nutriments externes, des agents texturants ou encore des arômes

Pour l’essentiel, ces travaux sont encore à l’état de recherche. Cependant, il est aujourd’hui très difficile d’objectiver la réalité de la commercialisation de produits « nano transformés »… Il y a un véritable décalage. Il est possible de trouver dans le commerce des compléments alimentaires issus de ces recherches, mais aussi des produits de grande consommation, comme de l’eau pour nourrisson filtrée par nanoparticules… Présentée au salon des nanofoods de Los Angeles en 2008, l’huile active de Shemen Industries, qui inhibe l’entrée du cholestérol dans le sang, les glaces au goût authentique mais dépourvues de lipides ou de sucre ! Pourtant les propriétés de ces nanoparticules sont encore à l’origine de nombreuses interrogations sur leur impact environnemental et humain.

SF ou réalité ?

Imaginez un aliment composé de nanotechnologies, permettant au consommateur, par le biais de l’utilisation de son micro-onde, de libérer tel ou tel arôme, nutriment ou goût… Imaginez un pain enrichi aux oméga 3 présents à l’origine dans le poisson, encapsulés dans la composition, encapsulés*2 afin d’être libérés dans l’estomac et d’en masquer le goût… Imaginez une technologie au service de la faim dans le monde, proposant des rations blindées en nutriments, en éléments essentiels au développement humain… tenant dans une cuillère.

Imaginez-pour contrebalancer- un monde où l’avancée technologique n’a comme unique règlement que la course au profits, imaginez des consortiums de chercheurs travaillant sur les applications des nanotechnologies dans l’alimentation, sans un seul nutritionniste… Concevez maintenant que cette technologie nano appliquée aux aliments est aujourd’hui en marche, en rayon même et que cela se passe sans réelle communication. On parle en France de l’affichage environnemental. Comment prévoit il d’incorporer les données relatives à l’usage de nanotech ?

Dilemme : apport technologique, déficit de communication

Une avancée technologique en soi très importante, impressionnante et promesse d’améliorations de la qualité de vie dans un futur pas si éloigné… Mais en l’état actuel des choses, un potentiel alarmant du manque de transparence qui embrume la commercialisation de produits de grande consommation à ce jour…

Il est facile de faire une analogie avec les OGM : critiqués ou loués, ils sont sources de débat car on les connait assez peu en somme. Du moins la caricature est aisément relayée et médiatisée.

Traces de nanotechnologies relevées par l’AFSSA ( Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments):

Dans un rapport daté de Mars 2009, l’AFSSA a tenté de dresser un inventaire des traces dans l’alimentation animale et humaine en France. Difficile… « A tenté », car malgré l’aspect scientifique du rapport, l’inventaire est bien souvent dressé au conditionnel.

Voir le document.

*1 Source : Royal Society and Royal Academy of Engineering : « Nanosciences and nanotechnologies opportunities and uncertainties » 2004.

*2 L’encapsulation  de nanoparticules, dans le champ des arômes notamment, mais aussi à dessein de protection de particules très fragiles ou altérables, ou encore de contrôle de la libération dans l’aliment ou l’organisme.

L’affichage environnemental prendra -t-il en compte ces données ?

Où trouve-t-on concrètement la trace des nanotech dans l’alimentation ?

Qu’en est-il de la réglementation exacte à ce sujet ?

Qu’en est il du rapport environnemental de la production des nanotechnologies ?

A suivre…

*

En savoir plus :

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  1. Vincent.F dit :

     @ Gattaca

     

    Merci pour la rectification !

  2. gattaca dit :

     Petite erreur d’un facteur 10.
    Non, le nanomètre c’est le millième du micromètre et non pas le centième.
    micro :10 puissance -6
    nano : 10 puissance -9
    pico : 10 puissance -12
    Pour plus de clarté également, l’AFSSA a changé de nom en 2010 et s’appelle maintenant l’ANSES…. afin de faciliter la recherche de document.

  3. Avicenn dit :

     Pour tous ceux que le sujet intéresse, retrouvez plus d’informations sur les sites de l’AVICENN (Association de Veille et d’Information Civique sur les Enjeux des Nanosciences et des Nanotechnologies) : 
    – le site wikinanos.fr qui met à votre disposition une collecte des informations nanos régulièrement actualisée, avec une rubrique dédiée aux nanos dans l’alimentation
    – le site veillenanos.fr qui propose des analyses pluralistes et lisibles par les non spécialistes, avec également une rubrique dédiée aux nanos dans l’alimentation
    Nous vous invitons à découvrir et relayer nos travaux, notre but étant de permettre aux citoyens de prendre une part active aux débats et décisions dans ce domaine.

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