Consommer Durable

Du locavore au locavorace. Part 6

Voilà qu’approche la fin de l’expérience… Une semaine de repas constitués avec des produits locaux. Selon les critères locavores, la distance maximale ne doit pas excéder 160 km (100 miles d’après les initiateurs américains du projet) entre le lieu de production et celui de consommation d’un produit. Le respect de ce critère est une sorte de promesse d’une alimentation de saison, favorisant les modes de cultures moins industrialisés et plus respectueux de l’environnement ainsi que du consommateur.

Il est certain qu’en prenant soin de choisir mes aliments dans cette démarche locavore, j’ai considérablement modifié et amélioré ma façon de consommer, sans pour autant me ruiner, avoir des difficultés à composer mes plats, ou trop courir après la perle rare locale.

Du locavore au locavorace : premier bilan, et promesses d’un futur alimentaire plus soucieux de la localité

Le gaspillage, la pollution :

Ne serait-ce qu’au niveau des emballages, ils sont inexistants pour les produits achetés au marché, soit tous les fruits et légumes de saison. D’ailleurs je ne prends généralement pas de sac plastique aux maraichers, je vais au marché avec un cabas, et tout s’y retrouve. Mais aussi pour les viandes et fromages : un simple emballage en papier, écologique pour la viande, par ailleurs… Le fait que les production locales sont directement acheminées et disponibles auprès du consommateur signifie : pas de surplus de transport, que ce soit pour du conditionnement ou de la transformation.

L’équilibre alimentaire et financier :

Les repas composés avec des produits de saison furent très équilibrés, du moins je le crois, et mon porte-monnaie ne s’en est pas particulièrement transformé en panier-percé. A part la viande et le fromage, rien ne coûte plus cher qu’en grande surface (je ne parle pas d’un discount), et l’assurance de la provenance des aliments est quelque chose d’appréciable. Discuter avec les producteurs locaux est enrichissant au moment de faire ses courses : ceux que j’ai questionné étaient plutôt ravis de discuter de leur travail. Exemple -parmi tant d’autres- illustrant que les prix pratiqués sont vraiment modestes : les oignons rouges, entre 3 et 4 euros le petit sachet de 4 ou 5 gros oignons chez Carrefour, 1,5€ le kilo au marché, pour un produit du coin.

Le goût redécouvert :

J’ai trouvé que tout ce j’ai consommé cette semaine avait beaucoup plus de goût, la viande, bien sur, un délice deux fois plus cher qu’un équivalent grande surface, mais comme je le disais précédemment, manger locavore, c’est s’intéresser de près à son alimentation, forcément. Manger des protéines c’est important, mais on n’en trouve pas que dans la viande. Donc une ou deux fois par semaine est amplement suffisant, et du coup, pas si onéreux. La viande, donc, et les légumes, non seulement j’en ai mangé certains pour la première fois de ma vie à cette occasion (les fameux panais) et la variété dans le choix proposé par les maraîchers fut loin d’être épuisé. Je n’ai pas acheté de courges par exemple.

L’organisation :

Il faut savoir où chercher. J’ai la chance d’avoir un marché local à coté de chez moi. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Les épiceries bio ou les AMAP peuvent prendre le relais le cas échéant, mais les prix pratiqués sont plus élevés.

Il faut aussi être conscient que certains produits ne disposent pas d’alternatives locales, les épices, thés, cafés, chocolats, etc. J’ai pu trouver un café torréfié à proximité de mon domicile, mais c’est le mieux que l’on puisse faire. Il est difficile également d’obtenir du lait ou du beurre, locaux.

Préparer ses plats à l’avance (notamment ceux de déjeuner), la veille au soir peut constituer un gain de temps considérable. Cela dit, j’ai cuisiné un midi en 15 minutes chrono un plat délicieux, local et équilibré.

En bref, il faut faire attention à ce que l’on achète, à l’endroit ou on l’achète, et ensuite cette prudence ou attention se transforme en simple réflexe

Et maintenant, le nez dans l’assiette

Ce vendredi :

Petit déj’ : café torréfié dans le nord, beurre conditionné à 20km, pain provenant de l’artisan-boulanger au coin de ma rue, confiture maison à la Reine-Claude.

Déjeuner :

Entrée : Radis noir cru avec un peu de beurre, sel et poivre.




Radis noir


Plat : pomme de terre, endives et oignons rouges poêlés. (Voir les vertus de l’oignon)

Pommes de terre, endives, oignons rouges


Bon appétit !

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