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Cheveux secs : un après-shampoing à l'huile de palme !

Le 03/02/12 par Vincent.F

… Ou comment l’industrie cosmétique tente de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, ou de la palme pour de l’avocat.

Petit relais des aventures d’Adrien, pour qui la traque à l’huile de palme dans les produits de consommation courante révèle sans cesse de nouvelles -mauvaises- surprises…

Récemment, la composition d’un après shampoing de marque Garnier à l’avocat et au beurre de karité fut passée au crible par la brigade d’intervention anti-palme. Rien de drôle ne fut découvert hélas :

La listes des ingrédients, selon la législation en vigueur sur les cosmétiques (le shampoing en est un), doit faire apparaître dans l’ordre décroissant de leur proportion massique, tous ceux qui entrent à plus de 1% dans la composition globale du produit. Cependant, l’enquête d’Adrien va révéler que malgré un packaging mettant clairement en avant l’avocat et le karité, ces ingrédients sont clairement minoritaires dans la composition du produit qui par contre contient une bonne dose d’huile de palme ou de ses dérivés…


Crème riche -à- l'huile d'avocat, ne veux pas dire crème riche -en- huile d'avocat...


La liste des ingrédients utilisés dans l’après shampoing :

  1. aqua : l’eau
  2. cetearyl alcohol… un nom assez flou pour le consommateur. Cependant, des synonymes connus tels que cetostearyl ou cetylstearyl alcohol, révèlent qu’il s’agit en réalité d’un dérivé direct de l’huile de palme.
  3. elaeis guineensis/palm oil
  4. behentrimonium chloride : un agent antistatique d’origine animale et chimique
  5. CI 15985 : colorant connu aussi sous le nom de E 110
  6. CI 19140 : autre colorant
  7. stearamidopropyl diméthylamine : un démêlant pour cheveux, dérivé de… l’acide stéarique. Ce nom vous rappelle quelque chose ? Ingrédient n°2 : encore issu de l’huile de palme
  8. chlorhexidine dyhidrochloride : conservateur de synthèse
  9. avocado oil : et bien oui, c’était écrit qu’il y avait de l’avocat !
  10. pêle-mêle, de l’acide citrique (conservateur, correcteur d’acidité), beurre de karité, parfums et glycérine, qui peut être dérivée de l’huile de palme…

Verdict ? Publicité mensongère, pensez-vous ?

Et bien oui, mais pas totalement. En fait, tout ce marketing bidon est légal.

Garnier peut vendre son après-shampoing comme un produit à l’huile d’avocat et au beurre de karité, avec un visuel qui donnerait presque envie de boire le flacon. Car la législation du Parlement européen*, qui harmonise les lois de chaque pays, mentionne ce qui est dit plus haut au sujet de l’ordre d’apparition des ingrédients sur le produit, mais aussi que pour les ingrédients qui représentent moins d’1% de la composition, l’ordre de citation n’a pas de règle. Ils peuvent apparaître dans le désordre. Donc, Garnier ne ment pas en disant qu’il propose un après -shampoing à l’avocat. Par contre il se joue clairement de l’éthique, la morale, du respect du client, de la santé, et de l’environnement.

*Code de la santé publique, article R5131-4, directive 2003/15/CE. 27 février 2003.

La véritable force de l’après shampoing : la tartufferie

La sensation d’avoir été mené par le bout du nez donne à cet après shampoing un certain pouvoir défrisant, avant même de l’avoir utilisé.

Coup de fil au service client de Garnier.

L’interlocutrice argue qu’il s’agit de marketing. On l’avait bien compris. Que le produit répond à une demande de la clientèle, et que tous les ingrédients ne peuvent pas être mentionnés sur la face avant… Il est sur qu’un shampoing à l’eau est moins… impactant.

Mise face aux contradictions de l’emballage, elle dément la législation citée, qui s’appliquerait en réalité aux cosmétiques « actifs ». Soit le maquillage ou les produits vendus en pharmacie. Cependant, après ultime vérification, son discours est tout aussi trompeur que l’emballage du produit : il existe deux sortes de cosmétiques : les médicamenteux (qui doivent recevoir une AMM -autorisation de mise sur le marché- et les autres. Et on ne parle pas de cosmétiques actifs. D’ailleurs, sémantiquement, la contradiction est évidente : l’après-shampoing à pour propriété de nourrir et d’assouplir les cheveux… Comment faire en restant passif ??? Tous les cosmétiques ont, par essence, un ou plusieurs principes actifs.

Bref. La seule chose évidente au sujet de ce produit, c’est la mauvaise fois évidente qui entoure sa mise sur le marché.

Une pétition mise en ligne attend vos signatures si vous aussi, vous souhaitez que :

  • le pourcentage d’un ingrédient volontairement mis en avant apparaisse clairement sur son emballage
  • de même pour l’indication des origines chimiques et géographiques des produits, obligatoirement, du moins pour les 2 principales, car l’industrie pourrait rétorquer que les origines sont changeantes
  • idem, une note globale sur le bilan-carbone, et l’impact environnemental du produit

Merci à Adrien pour son action ! A suivre ici !

Pour voir une recette d’après shampoing naturel, c’est ici! Et pour les soins naturels des cheveux à préparer à la maison, c’est là !

*

En savoir plus sur l’huile de palme dans les produits de consommation courante :

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  1. C’est pas nouveau que les industriels nous prennent pour des andouilles (pour pas dire autre chose)… D’ailleurs chaque fois que je vois une pub de ce genre à la télé, je peste devant ce greenwashing éhonté…
    Tout comme "le petit marseillais" qui essaye de nous faire croire que ses produits sont dignes des meilleures recettes de grand-mères en mieux… 
    Je fuis systématiquement tous les produits de supermarché depuis des années, on ne peut pas vendre des produits si peu cher en supermarché sans qu’il y ait tromperie sur la marchandise quand on connait soi-même le prix des matières 1ères.
    Le problème c’est que l"huile de palme est tellement bon marché que certains industriels ne sont pas prêts à la lacher au risque de voir le coût de production augmenter. Et comment vendre à bas prix tout en continuant à réaliser des marges d’enfer ???
    En cherchant bien parmi des petits producteurs locaux, on peut néanmoins arriver à se passer de produits tels l’huile de palme et autres dérivés palmiques… C’est aussi valable pour les savons et les gels douches…
    Et les prix sont parfois guère  plus cher puisqu’ils ne dépensent pas des millions de dollars pour faire de pub 😉
    Maintenant au consommateur aussi de savoir ce qu’il veut, non ?

  2. Flo dit :

    bonne idée, je pense qu’ils répondront sans soucis, je crois que http://www.penntybio.com/ est le site de l’usine. j’apprécie beaucoup cette marque (je n’ai ni de la propagande, ni du commentaire sponsorisé, simplement mon avis de consommatrice), qui pour moi est d’un très bon rapport qualité/prix.

  3. Vincent dit :

     @ Flo
    En tout cas pour consommer des produits irréprochables, il faut être à l’affut… Ce pourrait être intéressant d’appeler les labo. Gravier pour leur poser les mêmes questions que celles posées chez Garnier, et ensuite de les comparer. Qu’en pensez vous ?

  4. Flo dit :

    euh je n’alimente pas la propagande (c’est limite vexant mais passons), j’essaye juste de donner mon point de vue.
    petit un, je ne savais pas que ces produits en contenait. je vais donc effectivement étudier les alternatives, car si je me prépare bon nombre de soin moi même, je manque souvent de temps en semaine.
    et deux je pense malgré tout qu’il ne faut pas mettre dans le même panier les laboratoires gravier et garnier/l’oreal …. ok des produits du palmier sont utilisés, mais dans tous les cas il vaut peut-être toujours mieux favoriser le bio non ?

  5. Adrien dit :

    Flo,
    naturel ne eut pas dire ssans palme ! Les marques citées contiennet de la palme et des dérivés… Merci de ne pas alimenter la propagande.

  6. Flo dit :

    il est très facile, pour tout ce qui est cosmétique, de faire "autrement", sans pour autant y passer plus de temps, ou plus d’argent. j’ai les cheveus très longs, j’en connais un rayon dans ce domaine, et rien que dans votre cuisine il y a le nécessaire pour avoir des beaux cheveux en pleine santé. après, il existe plusieurs marques (labo gravier/cosmonaturel, florame…) bio, naturelles sans cochonneries dedans, très douces pour la peau et les cheveux, à prix très correct.

  7. posideon dit :

    Il faudrait pouvoir boycoter tous les produits néfastes dans tous les domaines de consommation. Cela ferait réfléchir les groupes commerciaux qui n’ont aucune éthique et détournent toujours les lois qui sont faites plutôt en leur faveur…Il suffit pourtant d’un peu de bon sens pour vivre avec l’essentiel et la qualité mais cela demande aussi un peu d’effort pour trouver le bon produit. Le plus simple est toujours le mieux…

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