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Plantes dépolluantes : un point final sur leur efficacité ?

Le 14/11/12 par Vincent.F

Les résultats d’une expérience menée par une société de conseil en développement durable viennent ébrécher l’aura commerciale des plantes dites « dépolluantes ».

Indiggo met à mal la récente mode du ficus dépolluant d’intérieur :

En 2004, l’ADEME mène une expérience avec le programme PHYTAIR, afin d’étudier la phytoépuration de l’air par les plantes en pot.

L’étude révèle que les végétaux sélectionnés possèdent des capacités d’épuration, mais reste à vérifier leur efficacité à purifier l’air intérieur pollué par les COV (composés organiques volatils), tels que le toluène (présent dans les produits détergents, le plastique, les encres) le benzène (présent dans les solvants), le trichloéthylène (présent dans les peintures et solvants), et bien d’autres.

Entre temps, les plantes dépolluantes sont devenues un phénomène de mode, peut être un peu retombé aujourd’hui mais elles ont gagné leur place dans le paradigme de la vie saine et écologique.

Inddigo met ses bureaux à l’épreuve et constate les résultats :

2010. Inddigo, une société de conseil en développement durable exerçant depuis 1986 se décide à proposer une nouvelle enquête, complémentaire à celle de l’ADEME réalisée quatre ans plus tôt. Si l’ADEME avait mené l’étude en laboratoire, c’est dans ses propres bureaux qu’Inddigo installe entre 2010 et 2011 des plantes dépolluantes et mesure les effets sur la qualité de l’air intérieur et le ressenti des usagers.

 

Avec Phyt'office, Inddigo réalise la première étude en situation réelle, avec prise en compte du ressenti des usagers.

D’un côté, des bureaux non verdis. De l’autre, un maximum de plantes « à la limite haute de ce que pouvaient accepter les occupants » selon les termes du rapport, sélectionnées parmis les plus efficaces d’après des tests menés par la NASA dans les années 80.

Peut être que les données de la NASA devraient être revues par de nouveaux tests, afin de déceler des capacités d’épuration plus fortes chez certaines espèces, mais il s’avéra que les résultats constatés furent similaires dans les deux lieux de l’expérience.

Le "biohome", laboratoire expérimental de la NASA dans les années 70-80 où furent testé pour la première fois les capacités dépolluantes de certaines plantes.

La concentration des polluants et le ressenti des occupants étant dans les deux cas comparables, la conclusion s’apprêtait à entamer la réputation déjà fragile d’une méthode alliant décoration à dépollution…

Résultats de l’expérience : pas d’effet dépolluant significatif

Aucun effet dépolluant particulièrement efficace n’a été constaté dans les conditions « normales » de l’expérimentation. Indiggo s’est également appuyé sur les avis de Damien Cuny, pilote du programme Phytair en 2004, de l’association Plant’airpur et du paysagiste La Lune verte.

Damien Cuny, qui est aussi toxicologue spécialiste de l’air intérieur, enseigne à l’université des sciences biologiques et pharmaceutiques de Lille. Lors d’une interview au mois de mars, il confiait déjà à consommerdurable son pessimisme quant aux propriétés dépolluantes des plantes en intérieur, indiquant que ce phénomène était possible mais qu’il fallait alors envisager non pas une dizaine de plantes en pot dans un bureau, mais plutôt une mini-forêt, avec des plantes en pleine terre, dans chaque pièce…

D’autres méthodes plus efficaces pour éviter la sur-pollution de l’air intérieur :

Aérez régulièrement, évitez les produits chimiques et adoptez des produits d’entretien écologiques pour pallier aux polluants inhérents à la construction de l’habitation. Et pour Noël, offrez des plantes mais laissez de côté l’illusion dépolluante et sortez plutôt vous aérer en forêt !

 

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